Mardi 10 Avril 2012 - 21h - Espace Julien - Marseille

The Stranglers

 

Vers la fin du concert, Jean-Jacques Burnel s’approcha du micro et dit : “On vous a élu salle la plus chaude de notre tournée... C ’est la seule qui n’avait pas la clim’...”.

Cette blague à l’humour british lancée par le plus frenchie des étrangleurs résume bien ce que représentent The Stranglers : sans doute le groupe de Rock le plus typiquement britannique de sa génération, et qui a d’ailleurs influencé bon nombre de groupes majeurs de l’île, comme Oasis, Radiohead ou encore Muse. Après bientôt 40 ans de carrière, les Stranglers sont toujours là car ils ne sont jamais réellement pris au sérieux.

En témoigne le jeu de scène hilarant de Dave Greenfield, tranquillement installé derrière son clavier, en dégustant sa pinte de bière à la manière d’un Lord anglais tout en pianotant nonchalamment son clavier. En témoigne la tronche maquillée et les mimiques de ce même Dave, ressemblant à un vieux travelo tout droit échappé de la Cage aux Folles. En témoigne ce moment où, J-J Burnel à la manière d’un entraîneur de boxe, se servit de sa serviette éponge pour ventiler un Baz Warne assis K-O par terre et ruisselant de sueur. Bref, les Hommes En Noirs savent encore se marrer et c’est là l’essentiel.

Pour le reste, le concert, qui commença par une première partie sans réel intérêt, fut un très bon concert bien carré avec un son parfait et un jeu bien rodé, ceci dit... Ceci dit, comme c’était la première fois que j’assistais à un concert des Stranglers, j’avoue ne jamais être vraiment rentré dedans à cause de la voix du chanteur. Où est passé Hugh Cornwell et son timbre si particulier ? Où est passé cette façon sèche et agressive de chanter, d’un groupe qui fut, avec les Ramones et les New York Dolls, l’un des pionniers du Punk Rock. Baz Warne chante lui avec une voix pop beaucoup trop ronde et mélodieuse à mon goût.

Certe, Jean-Jacques Burnel était bien présent, tapant comme un karatéka sur les cordes de sa basse, chantant quelques unes des chansons, mais un ton en dessous (son micro semblait moins sonorisé que celui de Baz Warne). Oui, OK, quel bonheur de, découvrir live un pot-pourri de leurs nombreux hits : Hanging around, Grip, Peaches, No More Heroes, Always the Sun, Goodbye Toulouse, etc...

Le public éclectique (de 20 à 60 ans !) dans un Espace Julien quasi-plein était d’ailleurs aux anges, mais je persiste sur le fait que les Stranglers sans Hugh Cornwell ce n’est plus les Stranglers, et que dans ces conditions faire payer 30 € la place de concert, me parait un peu fort de café... Bon, le public en a quand même eu pour son argent puisque les Stranglers ont fait deux rappels et pour finir ont joué leur reprise de All Day and All of the Night... Même si aucune interprétation de ce morceau mythique n’arrivera jamais à la cheville de celle jouée par les Kinks.

Griffu


| Retour au sommaire |