Agrandir

Samedi 27 Octobre 2007 - 20h30 - Cabaret Aléatoire

Nation All Dust - The Rakes

 

Le quatuor briton sous valium est de retour à Marseille… Non… Là de suite, forcement, ça part mal, j’entends déjà les gens hurler « mais pourquoi t’est retourné les voir alors ?! Espèce de Pink Floyd ! ». Bah oui, il faut dire que c’était bien mou l’an dernier au Moulin. Mais je vais vous le dire, je suis retourné les voir parce que les disques des râteaux sont des putains de bons disques, que l’espoir fait vivre, et puis c’est tout.

Ah si ! Aussi parce que les anglais sont passé sans froncer de foudroyants morceaux disco-punk sur leur première galette, à un post punk plus tendu - dira t’on - sur leur nouvel opus, donc nécessitant - en théorie - un peu moins d’énergie. Enfin presque. Il faut l’animer un peu son set, y mettre de la magie, dégager un truc, si c’est pour écouter des morceaux - très bien jouer - comme sur le CD, je reste à la maison, y a le foot à la télé ! Et la dernière fois on ne peut pas dire qu’on ait eu droit aux David Coperpotter du post disco punk un peu funk et légèrement pop. Ah ça ils n’allaient pas se faire flasher pour excès de vitesses eux. Mais alors cette fois ??!

Parti mollement dans un Cabaret Aléatoire un peu plus fourni que le Moulin, leur set est rapidement monté en pression. Plus sobre (pas d’écran derrière cette fois), moins carré, mais diablement plus efficace. Voilà ce que j’en retiens.

Sur les deux ou trois premiers morceaux j’ai eu un peu peur. C’est parti mollement et ça ne sonnait pas très juste. Mais au fil des titres les londoniens ont chargés les accus. L’an dernier on reprochait essentiellement au Rakes de bien joué mais de ne rien dégager, ça sonnait bien, c’était beau comme sur le disque, mais voilà. Là les morceaux sont un peu défigurés, sonnent différemment, mais au moins on s’amuse.

Ca on en prend un certain plaisir. Devant la scène les groupies sont hystériques, tout le monde a les guibolles qui swinguent au son de leurs hits imparablement dansant : Retreat, We danced together, Terror, We are all animals, 22 grand job, Strasbourg, … et l’excellente reprise de Gainsbourg : Just a man with a job (avec refrain en français pour l’occasion). C’est de la putain d’hystérie en boite. Et ça me rappelle combien leurs disques sont des petits bijoux.

Si le groupe apporte un regain de folie comparé à la fois précédente, ils ne sont en revanche pas des masses plus dynamiques. Sortie du chanteur et de son jeu de bras complètement barré (il est tranquille lui ?), les membres du groupe ont des têtes de nerd qui feraient passer les gars de Have Heart pour des punkachien. Finalement le seul qui remue c’est le clavier pour aller jouer de la guitare, essentiellement sur les morceaux du deuxième album.

Le concert se termine trop vite… oh c’était court là ! Ils reviennent pour un rappel avec entre autre la - désormais - limite insupportable Open book mais surtout l’excellente The world was a mess but his hair was perfect pour bien finir la soirée. Ca n’empêche que c’était super court (Jack de Marseille oblige ?), mais contrairement à la dernière fois j’ai vraiment apprécié ce set, pourtant mal partie, des Rakes.

Sans être le concert de l’année (loin de là), les cinq anglais ont enfin fait un minimum honneur à leurs deux excellents disques. Ils nous ont fait guincher frénétiquement (pendant une maigrichonne heure), et finalement c’est un peu tout ce que je leur demandais. Au Moulin je m’attendais à du bon, j’avais été déçu, cette fois ci j’ai rabaissé mon niveau d’attente et ils m’ont comblé. Même si à l’image des Arctic Monkeys et de cette nouvelle vague anglaise, ils sont éblouissants sur disque mais un peu mou du genou sur scène…

Comme je fais tout à l’envers (brisons les codes, anarchie, tout ça) on va maintenant parler de la sensation bobo-ventilo-indé-rock marseillaise, les Nation All Dust. Sensation, soit dit en passant, totalement mérité vu la qualité du groupe.

Ma chère et tendre peste contre leur présence en première partie, arguant que leur nom ne lui plaît pas. Deux morceaux plus tard - le temps d’aller chercher à boire - elle les trouve franchement excellents.

Je ne peux qu’acquiescer cette affirmation. C’est fou comme ils sonnent anglo-saxons ! Difficile à croire qu’ils soient français. Mon unique contact avec eux, c’était il y a deux ans en première partie du terrible Wraygunn, c’était déjà très bon mais encore un peu perfectible. Depuis leur jeu scénique à évolué, leur musique s’est peaufiné et les cheveux du chanteur ont poussés (comme Mick Jagger pour ma bien aimée, comme Carles Puyol pour moi, chacun ses références). Leur indie rock (on ne va pas s’emmerder d’étiquette) en jette, les morceaux sont accrocheurs, bref, c’était vraiment bien et c’était surtout une excellente idée de première partie.

Zhou


>> Retour au sommaire <<