Jeudi 4 Décembre 2008 - 20h30 - Poste à Galène - Marseille Anything Maria - The Black Angels

Directions to See a Ghost, le disque de The Black Angels squatte ma platine depuis quelque temps, leur stoner psychédélique m'obsédant totalement. C'est dire si j'attendais cette date !

En première partie, la fine équipe du Poste à Galène nous gâte en programmant Anything Maria, songwritteuse électrique et viscérale qui scotche régulièrement votre Pinguin sur scène. Et ce soir elle n'a pas démérité. Après un début hésitant pour cause de trac surement, la demoiselle a carrément mis le public dans sa poche, ce qui n'était pas donné vu la différence de style avec la tête d'affiche.

Mais dès le premier morceau, le doute n'est pas permis, elle assure sévère. Et pour l'habitué de ses sets que je commence à être, le plaisir est sans cesse renouvelé vu qu'elle expérimente à chaque fois, triture ses morceaux qui ne sont jamais exactement les mêmes d'un concerts à l'autre. Démarche courageuse, car devant un public qui ne lui était pas acquis elle aurait pu jouer la sécurité en jouant ses morceaux les plus efficaces.

Niveau son, elle oscille toujours entre le songwritting électrifié tendance Cat power et les escapades bruitistes façon Sonic Youth. Elle n'hésite pas à saturer une grosse infrabasse, jouer avec ses pédales et sa boite à rythmes, partir sur un morceau elctroclash, susurrer d'une voix sensuelle entre deux micros, partir sur des hurlements écorchés et finir avec des riffs dissonant absolument trippant ! Elle termine à genoux, tappant sur une grosse caisse tout en psalmodiant au micro.
Vu les applaudissement qu'elle reçoit, je ne suis pas le seul sous le charme !

Les The Black Angels débarquent avec leur batterie de guitares, pédales, effets, ... Pour celles et ceux qui ne connaissent pas leur Directions to See a Ghost (courrez tout de suite le choper !), ils produisent une musique habitée, un stoner sous peyotl de gars qui auraient bloqués sur les Doors. Tout bonnement envoûtant !

Ils attaquent d'entrée avec You on the run, avec sa rythmique implacable, obsédante. La voix d'outre-tombe, travaillé avec effet, nous rappelle un Jim Morrisson qui tenterait de nous parler depuis l'autre côté. Le morceau dure, installe cette ambiance lancinante, qui entame une communion tribale avec le public.

Mais voilà, jamais dans le concert je ne retrouverais la magie du disque. Bon, celui-ci est une pure merveille, totalement habité. Sur scène, il manquera ce ne je sais quoi qui permet un groupe de franchir la ligne entre le bon (attendons nous bien c'était un bon concert) et le bouleversant comme y était parvenu Silver Mount Zion.

Pas de grosse claque donc, de très beaux moments, des montées scotchantes, mais aussi des fois où on s'ennuie un peu à cause du côté répétitif des titres. Pas de doute sur leur sincérité, leur plaisir à jouer, la batteuse est impressionnante quand elle martyrise ses futs comme une possédée, les gratteux rivalisent de langueurs psychédéliques et bien barrés, le clavier installent de temps en temps une ambiance chamanique avant que l'orage n'éclate (genre un cavalier sur l'orage..). Et cette voix, putain cette voix ! Tu fermes les yeux et Jim te sussure que quand même le peyotl au milieu du désert pour taper la causette avec les esprits ça le fait....

Au final donc frustré de ne pas avoir été aussi retourné qu'espèré mais pas aussi déçu qu'un Gravenhurst. Allez zou, je vais me repasser Passover, histoire de.

Live report paru initialement sur Live in Marseille.

Mystic Punk Pinguin

Photos : Pirlouiiiit

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