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Jeudi 30 Septembre 2010 - 20h - Jolly Rogers - Hyères

Child Meadow - Cavalcads - Mikey Randall - Offshore Radio - RVIVR

 

It's gonna be legen - WAIT FOR IT ! - dary...

C'est avec le gimmick le plus célèbre de la fin des années 2000 que débute la (première ?) soirée Punk-Rock dans la toute nouvelle salle Jolly Roger, à Hyères !

On a trouvé sans trop de difficulté, la salle est petite et conviviale, comme le staff', encore quelques coups de peinture et ce sera assurément une très bonne planque pour tous les punkers du 83 (On, dans la Vandmobile, c'est un représentant de Massilia's Burning, un morceau de Cavalcads, 2/5° d'A Different Day, une belge qui a vu Hoods devant 30 personnes, et une humoriste super à l'aise au pied-cloche)...

C'est arrivé à tout le monde de débarquer dans un endroit sans connaître les groupes, et de repartir avec une banane terrible. De mémoire la dernière fois pour moi, c'était The Pookies + Dive to Degrassi + Lazybones, en avril 2006... Je venais d'être papa, les Lazybones étaient au sommet de leur art, Dive to Degrassi m'avaient emporté, et les Pookies avaient expliqué à grands renforts de riffs assassins à l'assistance que question Punk-Rock, ils enterraient la concurrence...

Ben donc hier soir, ça a été la deuxième rouste du genre dont je me souviendrai longtemps...

La soirée s'est entamée avec le duo guitare/batterie Child Meadow : Punk techniquement au cordeau, simple, net, tranchant et entraînant, purée c'est la classe pour seulement deux gonzes sur scène !! Il manquait juste un peu de voix, m'enfin pas de quoi casser l'enthousiasme du public (qui a par ailleurs très correctement rempli la salle !).

Enchaînement avec Cavalcads (mon prétexte de chronique, il est localisé à Marseille !), où dedans t'as du Bökanövsky, The Third Memory, A Different Day, Super Timor, Child Meadow, Jefferson Darcy (coup bas !), etc... Tout ça réuni en 4 membres, balèze hein ! Punk-Rock avec 0 fioriture, un poil de dépression, beaucoup beaucoup d'énergie et un niveau musical costaud ! Du très très bon que je foncerai revoir dans les salles du coin !

Ensuite, grande figure de ma jeunesse, Mikey Randall grimpe sur les planches... Point de Jerry ou de Kubiak pour l'accompagner ceci étant. Les trois gars (que j'étais super deg' d'avoir loupés à Marseille en ouverture de Living Daylights) vont envoyer du lourd, Punk-Rock qui te fait trépigner, passages techniques qui alternent avec sessions de pur Rock'n'Roll, j'ai toujours pas la culture qu'il faudrait pour analyser avec finesse ce registre, mais j'ai carrément pensé aux Pookies par moments, et là, pour le coup, ça vaut pour un triple compliment : guitare / basse / batterie, les trois compères sont des pointures !
Pareil, leurs prochains passages marseillais, je serai pas devant la télé !

On passe à l'international avec les anglais d'Offshore Radio, une petite demoiselle à la batterie, deux gars super cools au chant et au duo guitare / basse. Musicalement, faut imaginer que si les Ramones se montaient aujourd'hui, ils feraient un truc dans le genre... Alors on sait tout l'amour que je porte à ces quatre tarlouzes, donc arriver à me faire rester toute la durée du set en s'inspirant de cette escroquerie, y'a pas à dire, ça prouve la qualité du combo. C'était sympa, enjoué, et bon enfant, mais ça préparait quand même pas suffisamment pour la ROUSTE à venir...

Un nom imprononçable : RVIVR. Deux gars, deux filles. Un batteur patibulaire, un guitariste chanteur dans un débardeur qui lui va au bas mot deux fois trop grands. Une bassiste avec des dreadlocks et une anse où dessus est marqué « Beauty is not power », une guitariste chanteuse couverte de vilains tatouages. 4 hippies qui font du Punk. Et c'est à l'instant même où le set commence, aux premiers accords, qu'on réalise définitivement à quel point on s'en branle de la dégaine...

Un premier titre qui fait entrer l'assistance toute entière dans un autre univers. Et il est dès lors trop tard, même lorsque la guitariste mettra 5mn à changer sa corde à la fin dudit morceau : on est tous sous le charme, silencieux, à attendre la suite avec avidité ! Et personne ne va être déçu, pu-tain... On va passer un set à savourer, à écouter cette petite fille qui sautille, tressaute, avec sa guitare trop grande; qui de sa voix si simple (qu'elle soit criée ou chantée), accompagne à merveille celle de son compère, lui-même ex-cel-lent dans son registre... Le niveau technique est irréprochable, mais ce qui frappe davantage, c'est le brio avec lequel les quatre compères parviennent à insuffler des sentiments dans leur musique...

La musique de RVIVR, ça se résume en une phrase, celle du tome 3 du Combat Ordinaire de Larcenet : Ce qui est précieux.

C'est super rare, quasi-introuvable même, ce genre de groupe : certaines choses un peu enfouies par un quotidien jamais trop parfait ressurgissent dans un jais de lumière, et vous rendent heureux, le temps d'un set.
RVIVR fait partie des instants précieux.

Vand


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