Samedi 14 Mars 2009 - 21h30 - Cargo de Nuit - Arles Marie Modiano - Peter Von Poehl

Quinze jours après le showcase à Lollipop, nous voici sur la route direction le Cargo de nuit à Arles pour le concert de Peter Von Poehl.

A l’arrivée, la première partie Marie Modiano a déjà commencé et les bobos trentenaires sont au rendez-vous même si la salle peine à se remplir. De Marie Modiano, je ne connaissais que quelques chansons écoutées par ci par là, une véritable découverte donc ! Mais au fur et à mesure que les chansons défilaient, mes oreilles s’agaçaient. Rien qui, a priori, ne pourrait la différencier des chanteuses folk d’aujourd’hui, je pense évidemment d’abord à Keren Ann dont l’influence se fait plus que sentir. La voix est timide, sans aspérité, les mélodies douces et lisses : il manque incontestablement à Marie Modiano un peu d’audace et de gravité pour nous faire sortir de cet univers édulcoré où l’on s’ennuie vite.

Le jeu ne prend pas donc et la salle commence sérieusement à s’endormir ! Mais c’était sans compter sur la bonne humeur de Marie Modiano qui, très sincèrement, avait envie de partager quelque chose avec nous. Elle demande alors à la salle de siffloter Spiders Touch et se lève enfin du banc de son piano pour un peu plus d’énergie. Sa prestation se termine sur cette note fraîche qui me convainc de sa générosité et de son talent pour la musique même si quelques efforts musicaux restent à faire.

Après un bref passage au bar, c’est Peter Von Poehl et ses cinq musiciens qui débarquent sur la scène. N’ayant pas encore écouté son dernier album May Day, car pas encore sorti, on ne sait à quoi s’attendre et l’on espère seulement qu’il soit encore meilleur que le premier, Going to where the tea-trees are parut en 2006. Lors du showcase de Marseille à Lollipop, il semblait que les mélodies étaient bien plus matures musicalement parlant et le concert de ce soir l’a largement confirmé. Peter Von Poehl commence par exprimer sa joie d’être parmi nous comme il l’avait été deux ans auparavant au même endroit.

Il alterne les chansons du premier album avec le second, sans oublier de raconter quelques petites anecdotes à chaque fois dans un français quasi parfait. C’est ainsi que grâce à Mexico ou Wombara nous révisons tous notre géographie ! Mais bien plus que ça, il montre à son public sa disponibilité, son humilité et parfois même un peu de timidité qui comble pleinement son public et rend l’ambiance très intimiste. May Day nous offre donc de nouveaux petits bijoux folk comme Lost In Space, la très entraînante Parliament ou encore la plus mélancolique May Day, qui est probablement l’une des plus réussies de cet album.

Grâce à ce disque, la magie opère une nouvelle fois et Peter Von Poehl montre une certaine évolution qui ne rompt toutefois pas avec ses premières chansons. Dans cette continuité, il ose de nouvelles choses : forte présence du violoncelle, des sons originaux, plus de dynamisme… Il en revient de féliciter également Marie Modiano qui a écrit une bonne partie de l’album. Et oui, l’union fait la force !

Le concert prend alors fin après un rappel généreux. C’est ainsi qu’il reprend Heartbreak Hotel en acoustique, il nous offre également un duo avec Marie Modiano sur Living Whitout You (qui nous dit qu’il y a forcément quelque chose entre ces deux-là !) et termine magnifiquement bien sur sa célèbre The Story Of The Impossible, chantée en cœur par les musiciens et le public.

Peter Von Poehl ne sait pas quand sera la fin du monde (Near The End Of The World), ça tombe bien, nous non plus mais peut-être qu’après une si belle soirée, elle pourrait attendre encore un peu…

M.

Photos : Zhou

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