:: Persistence Tour 2006 @ Forum (Londres) - 01/12/06 ::

Camorra - The Distance - Destiny - Comeback Kid - Walls of Jericho - Terror - Madball - Sick of it all

 

 

Fear and Loathing in London City comme dirais le Docteur Thompson !

« Ca part de là » se dit on un vendredi de décembre. Rendez vous est donner chez le toujours chevelu (à cette époque) Vand pour un café de dernière minute avant un trajet rock'n roll en voiture vers l'aéroport. Accompagnés par une amie, que nous nommerons E. pour préserver son permis de conduire, nous parvenons tant bien que mal - et au pris de quelques nausées pour le malheureux petit Gas - à destination. Jamais avare de bonne nouvelle, Vand nous annonce qu'il a perdu tout ses papiers d'identité, mais que « faut pas s'inquiéter », la veille à 4h du matin il s'est fait faire une attestation par sa moman (policière et punk, ou l'inverse). Dans le doute on se renseigne quand même auprès d'un steward de British Airways. « Pas de soucis » qu'il nous dit. En revanche les Labellos sont interdits ! Il parait que c'est pour empêcher les avions de s'encastrer dans des tours. En même temps on s'en fout, on n'a pas de tour à Marseille.

Les anglais étant ce qu'ils sont, des chieurs consanguins, ils n'ont pas adoptés l'euro (mais je ne vais pas trop critiquer, la Suède non plus). On doit donc se plier au bon vieux rite initiatique du change, accompagné comme il se doit de réflexions hautement philosophique sur l'économie du pays visité (« oh vé la tronche de la reine sur le billet », phrase que seul Gas le riche peut prononcer, vu que nous on se contente de trois ou quatre pennys pour le voyage). A la fouille, comme je suis un grand rebelle (et un terroriste dans l'âme), je passe en douce mon Labello Honey & Milk en le dissimulant astucieusement dans la poche de mon jean. Pas moyen que je le jette, c'est sentimental. Fred (ex Life Hardcore) se fait quant à lui confisquer un couteau de cuisine de 20 cm, négligemment oublié dans son sac à dos. Hardcore.

Vu que c'est toujours les mêmes qui se font remarquer, le Fred se fait reluquer bizarrement par le policier chargé du contrôle d'identité lorsqu'il lui présente une carte d'identité « première fraicheur » légèrement ouverte en deux (oui le plastique, c'est possible) et froissée. Heureusement que mon bonnet et moi somme la pour là pour se porter caution de sa bonne foi.

Malgré ça on nous laisse monter dans l'avion. Après il ne faut pas s’étonner qu’ils tombent. Vand est fatigué, Fred (dont c'est le dépucelage aérien) est terrorisé (et vomifié), quant à moi j'apprends l'origami à Gas pour l'occuper pendant le trajet. Après avoir découpé et plié tout ce qui était découpable et pliable dans l'avion, on arrive. A peine notre pied foule t'il le sol anglais, que l'un de nous lâche pour la (déjà) trois cent cinquantième fois de la journée « Il t'a donné l'adresse ? - Oui il a dit Londres, Angleterre - Ah ça va ». On rigole.

Je suis ému, dans les toilettes anglaises il y a un crochet pour accrocher sa veste. Ca vous change la vie. Ensuite, il nous faut plus de temps pour sortir de l'aéroport que pour faire Marseille-Londres en avion. On en profite pour faire les cons sur les tapis roulants. A moins que ce ne soit au retour. Enfin, possible aussi que ce soit à l'aller et au retour. Au moment de passer le contrôle, la vieille au guichet n'a pas l'air super convaincu par l'attestation d'identité de Vand et refuse de le laisser pénétrer le territoire de sa majesté. J’accours à la rescousse et notre franglais couplé à notre charme naturel finit de la convaincre que de toute façon on est la que pour deux jours et que quoi qu'il arrive on ne compte pas s'éterniser dan son pays de merde.

Enfin à l'air libre on décide de passer aux choses sérieuses. Armés de mon Guide suprême fait main (une journée au taf pour le confectionner) on file prendre le train direction Londres (car oui il faut prendre le train pour relier l'aéroport à la city). Pendant plus d'une demi-heure on se régale des somptueux paysages industriels typiques du thatchérisme. Ah que c'est beau, ah que c'est gris, ah que c'est gai. Arrivés à King Cross, et toujours grâce à mon merveilleux guide minutant chacun de nos déplacement (je m'auto-glorifie), on embarque dans un autre train direction Kentish Town.

Après une bonne demi-heure de trajet, on commence à s'inquiéter de la présence abondante de moutons et de pâturages derrière les fenêtres. Drôle de lieu pour un concert de hardcore. Décision est prise que 1) on s'est trompé de train, 2) on n'est pas descendu au bon arrêt, ou 3) on n’a pas eu de chance de choper juste le train qui ne s'arrête pas à notre arrêt. Je crois que c'étais la 3. Bref, on descend, traverse une passerelle et on reprend le train en sens inverse sur les "aimables" conseils d'un cheminot britannique. Une demi-heure plus tard on est à Kentish. Et on est tout excités.

Il pleuviote et c'est un peu glauque. Vu qu'on a faim et que finalement on n'est pas tant que ça en retard, on décide de se refugier dans un lieu connus : Mc Donald. Punk Rock. On commande, je fais chier tout le monde pendant vingt minutes avec « ouah t'a vu Quarter Pounder with cheese, comme dans Pulp Fiction !!! "Le bigueu mac" », un gars louche veut nous vendre un DVD de Casino Royale sous le manteau et on mange des hamburgers dégeulasses avec du coca salé un peu louche (lui aussi).

Il est grand temps d'aller au Forum. La queue fait le tour de la salle et se compose majoritairement de gros anglais plein de bières à la mine guère engageante. Les gars juste devant nous sont de Montpellier, on engage la conversation tandis que la pluie et le froid viennent dire bonjour.

Après une bonne grosse heure on est enfin dedans. La salle est immense, genre vieux théâtre avec deux niveaux et un étage plein de siège moelleux où Gas piquera un somme pendant Sick Of It All (son secret enfin dévoilé, n'hésiter pas à lui jetez des pierres quand vous le verrez). Plusieurs affirmations : Les coreux anglais sont tous obèses et moches. Les serveuses étaient divines (elle ne devaient pas être anglaises donc). Ils servent la bière dans des pintes en plastique dur (classe), que les anglais dans un élan mal contrôlé de testostérone, éclatent du pied avec fierté (pas classe). Tout le monde boit des pintes. C'est Vand qui parle du concert parce que moi je dis que des conneries.

Donc là pour tous les courageux normalement Zhou vous a déjà raconté la conduite d'Emilie, l'avion, le sympathique accueil londonien, notre affection pour le train,... Bref je prends le relais devant le Forum de Londres, où y'a déjà un max de monde qui patiente devant les portes d'entrée : coreux à outrance, skins, le paysage est fort peu varié, mais extrême dans le look, limite superficiel...

La salle est quant à elle superbe, un véritable théâtre immense, capacité d'environ 3000 personnes en comptant le balcon supérieur. Le pit est en lattes, on va pouvoir envoyer les pieds !

Je ne vais pas m'éterniser sur les trois premiers groupes, y'en avait deux londoniens et un américain, une chose est sûre les trois étaient en bois... Le premier (Camorra) dans une sorte de brutal hardcore moisi, le second (Destiny) sorte de beatdown avec des passages voix claire atroces, le dernier (The Distance) avec des émoboys pas contents (mais pas bons non plus, tant pis...). Le son est atroce, on sent bien qu'il est réglé pour « le reste », enfin bref on l'aura compris, on aurait pu arriver à la bourre !

Pas de signes d'excitation dans la salle, apparemment tout le monde est d'accord pour croiser les bras en attendant l'artillerie lourde (on se serait presque cru à Marseille) !

PUTAIN CA Y EST C'EST L'HEURE !

Et l'entame se fait avec les Comeback Kid, qui vont nous délivrer un set démoniaque, tout en rythme, dansant, truffé de sings along, avec un pit qui se réveille et se chauffe à coups de doigts pointés, de circle-pits, de moshs dans tous les sens alors que le public reprend tous les refrains en chœur, bordel c'est monstrueux ! Le « nouveau » chanteur est ni plus ni moins que le gratteux qui officiait en backing vocals, et qui a le mérite d'être tout simplement extra sur scène, super présent, il passe son temps à sauter, à foncer dans le public pour faire chanter les fans amassés à l'avant, tandis que le groupe saute dans tous les sens, et semble parfaitement à l'aise dans son rôle d'ouvreur d'hostilités.

La set-list est parfaite, alternant les morceaux des albums sans préférence particulière, juste du bon son bien rythmé et qui envoie grave. Au bout de ces 45 premières minutes de folie, je suis chaud-bouillant, et je rejoins Zhou et Gas totalement conquis eux aussi, nom de Dieu si ça continue comme ça la soirée va rester gravée dans les annales...

Une bonne pause puis démarre l'un des deux groupes chargés d'annihiler toute trace de vie dans le pit : Walls of Jericho ! Aucun compromis : Candace et les siens ont tout balayé, avec un set destructeur, des rythmiques de barge et une chanteuse qui rage rugit et piétine sur place, incroyable de puissance, putain mais comment une nénette aussi menue et mignonne peut-elle en avoir autant sous le capot ? Ce set-là je l'ai observé, je n'ai pas pris part dans le pit, où ça moulinait de tous les côtés, je note juste que c'est précisément celui-ci qu'ont choisi les skins pour entrer dans la danse, ce qu'on traduira par l'arrivée d'une petite dizaine de beaux bébés proches du quintal chacun, tous tatoués de l'Union Jack (« Made in England » pour certains, putain y'a pas à dire la qualité européenne c'est autre chose que Taïwan), qui seront d'un fair-play hallucinant (normal, ils sont du même pays que Rooney, cqfd) avec le reste du pit en fusion.

Sur la fin du set de purs passages old school avec des sings along font leur apparition, ce qui ajoute une dimension supplémentaire à la prestation décidemment surprenante -et oh combien plaisante- du groupe. L'atmosphère est toujours saturée quand Candace lance les derniers remerciements, on se dépêche d'aller boire, de ramasser les corps sans vie, y'a la version XXL des WOJ qui arrive dans quelques minutes...

Aller dans le pit quand vient le tour de Terror, c'est un peu comme foutre un coup d'pied au cul à un Dogue Allemand et espérer y survivre : c'est osé. Fort du constat que de toute manière j'y arriverais pas, j'ai foncé dans le tas, avec tout c'que j'avais, à savoir deux poings deux pieds et deux coudes. Résultat : ça ne faisait pas énorme au final... Les gars de Los Angeles ont livré un set puissant et débordant d'une énergie folle, et là où force est de constater que les british sont vraiment au top, c'est qu'ils étaient tous là, même après le passage des WOJ, on ira même jusqu'à dire que c'était pire !

Par contre dans le bordel en bas, niveau ambiance, 20/20... Un mec tombe, il est aussitôt protégé par trois gars pendant qu'un quatrième le relève... Ca s'voit aussi en France, mais moins, donc là mention spéciale aux londoniens ! Le chanteur prendra la parole un moment pour un discours simple et touchant, quant à leur fierté de jouer dans des salles ou les punks, les coreux et les métalleux s'entremêlent, et tout ça sans querelles stupides (c'est fou comme quand c'est dit sans trace de démagogie ça devient bien ces p'tits discours, j'connais certaines personnalités marseillaises qui... 'Fin bref...).

Bon Terror musicalement je fais juste un rappel, du gros son hardcore avec tout c'qui faut pour te rendre neurasthénique et te pousser à sauter à pieds joints sur tout c'qui bouge, si en plus de ça le groupe tient pas en place sur scène, tu comprends la portée du massacre dans la salle...

Et voilà la partie « rouleaux compresseurs » close, désormais place aux rois, vite vite reprendre mon souffle, les deux plus grands noms du NYHC vont se passer le relais dans les minutes qui suivent...

Toujours cette musique du générique de Terminator en Intro, les lumières s'éteignent, un halo bleuté balaye la salle qui s'immobilise, avec devant un pit qui n'en finit pas de s'écarter, putaaaaaaain ça y est les Madball arrivent sur scène !! Et là D'ENTREE, aux deux premiers accords, C'EST LA GUERRE, Madball attaque par Set it Off !!! Tu parles d'une claque ! Tout le monde se jette dans le tas, ça fait pas une minute qu'on y est, que déjà les pieds volent dans tous les sens ! La petite heure que vont jouer Freddy et les siens sera d'ailleurs du même ton, les titres cultes s'enchaînent (un peu trop de titres du dernier album cependant), le public reprend les refrains, toujours autant le groove, on n'en finit plus de mosher -et pour ma part de me pincer pour vérifier que j'y suis bien- !

Quoi dire au niveau des titres... Hold it Down, For my Enemies, HeavenHell, Demonstrate my Style, Behind these Walls, Legacy, Para Siempre, Hardcore Pride,... La conclusion se fait sur Pride, que demander de plus ?

Je n’aurais pas craché sur Tight Rope, Fall this Time ou encore Thinking to Myself, mais j'vais pas aller jusqu'à me plaindre tant l'heure a été remplie par la puissance et le groove de Freddy, ce gars-là même du bal musette il t'en fait une hymne hardcore... Faut mettre une triple mention à Rigg Ross, qui -encore plus que d'habitude à mon goût- a eu une putain de frappe de malade sur ses fûts, c'était percutant et endiablé, il m'a réellement scotché ! On a du mal à les laisser partir, même malgré leur rappel, tant la démonstration fût une fois de plus démesurée...

On a beau avoir eu 20mn de pause, tout le monde est épuisé pour finir sur Sick of it All. La sirène qui retentit incite pourtant les survivants à s'amasser devant, tandis que je galère à traverser la salle pour pas rater le début... Le démarrage est brutal comme les précédents, alors qu'les new-yorkais respectent la tradition : les deux cordeux n'arrêtent pas de courir d'un bout à l'autre (Pete fait du KDS en jouant, genre c'est trop facile, faut qu'je complique un peu les choses...), chaque titre provoque l'hystérie, et de nouveaux partants pour l'infirmerie !

Je monte au balcon, et là j'me vois Gas littéralement endormi, je me suis senti obligé de lui balancer mon sac dans l'estomac, non mais... Pour ma part j'en pouvais plus, je moshais pour tenir le coup, pour pas tomber raide d'épuisement, alors que le pit lui-même semble vraiment flingué par ces 7h de hardcore... Qu'à cela ne tienne, les SOIA sortent leur arme secrète : la fosse se sépare en deux, histoire de donner un dernier coup d'éclat avant de vraiment plonger... Baroud d'honneur pour moi aussi, Scratch the Surface m'a enseigné à nouveau l'art de la compression, et le plaisir de voir environ un millier de personnes sauter dans tous les sens... Les derniers titres seront remplis de sings along, ce qui permettra au public de continuer à participer malgré l'état de décomposition avancé !

Le rappel retentit comme une hymne, on entend le « woooooooooohooooooohooo, oi oi oi ! », terriblement dansant et qui marque le départ des géants new-yorkais qui -au même titre que les Madball- nous ont une fois de plus prouvé qu'ils savaient toujours retourner les salles, même après 20 ans d'existence... Les lumières s'allument pour la dernière fois, je m'écroule sur le sol, puis me décide au bout de 10mn à rejoindre Zhou et Gas, qui vont vous narrer la suite du périple londonien...

SCRATCH THE SURFACE !

Je reprends les commandes, mais avant de poursuivre, petit flashback. On est genre vingt jours avant le départ et Vand nous annonce l'air résolu « ouais non avec Fred on s'est dit qu'on allait passer la nuit à Londres, attends, c'est Londres, on fait la fête toute la nuit, y a de quoi faire, pas besoin de chambre, c'est bon ». Gas et moi étant très casaniers et connaissant le lascar, je consacre une autre journée de travail à la recherche d'une auberge de jeunesse abordable, tant financièrement que trajectalement (oui ça se dit, enfin je crois... pas).

Donc je reprends. On sort de la salle, fatigués mais heureux. Vand est en sang, agonise, nous dit être très fatigué et que ce serait bien qu'on trouve vite l'auberge. Grace à mon splendide guide on trace prendre le métro (classe et chaleureux quand il n'y a personne) et on débarque à Tottenham Court en moins de temps qu'il ne faut pour le taper. Notre sens de l'orientation en ébullition, on arpente gracieusement les différentes rues, non sans prendre quelques photos de Freddie Mercury et du YMCA. On passe devant le British Museum et on fait quatre fois la rue de l'auberge sans la trouver. Vand s'énerve, il est fatigué. Les anglais sont pas foutus de nous renseigner (ou de nous comprendre). On fini par tombé dessus, c'est con on était passé juste devant. Merde, ils ont qu'à mieux numéroté les maisons !

La chambre, située au quatre vingt quinzième étage est plutôt cossue avec vue sur le musée. Comme il est interdit de manger dans la chambre et qu'on est des rebelles on décide d'aller chercher à manger à Burger King. Vand nous attend dans la chambre parce qu’il est trop crevé pour re-sortir.

Gas et moi somment émus. Depuis le temps qu'on en rêvait on va enfin fouler le sol d'un Burger King, premier monument à visiter inscrit sur notre liste. A l'intérieur tandis que Fred s'énerve sur le vendeur pakistanais qui ne comprend rien à son franglais, on fraternise avec l'autochtone. A savoir le vigile pakistanais du Burger King. Il connait Marseille et trouve ca cool. Ensuite on déguste le meilleur hamburger de toute notre existence.

Après une nuit de folie à trainer dans les bars de Londres... euh pardon, après une nuit douillette dans une auberge de jeunesse, on est fin prêt pour partir à l'assaut de Londres (« Londres est à nous mon petit poussin »). Enfin, Gas et moi. Fred est fatigué et Vand agonise toujours. Après le petit déjeuner, tandis que les deux truands vont vérifier les billets d'avion sur le net, on passe en mode "touristes japonais délurés et surexcités".

J'ai l'idée de nous prendre en photo devant la cabine téléphonique qui fait face à l'hôtel. "Parce que ça fait typique". Ce sera la première photo d'une série de plus de 300 en une après midi. Ca y est, c’est bon. C'est partie on est lancés, on part à la conquête de Londres en répétant "we're the french lovers".

On visite les grands monuments londoniens : Starbucks, Pizza Hut, ... Puis on visite une salle d'arcade. Gas et moi mettons une double branlé mémorable aux deux zombies lors de fracassantes parties de palets avant d'inventer la tecktonik sur les dancefloor de Dance Dance Revolution. On se prend en photo devant Big Ben puis on prend la pose en attendant qu'un bus daigne passer derrière nous, histoire de s'immortaliser devant. Vu que des gens se massent devant une grille fermée, on en déduit que ça doit être un truc important alors on se prend en photo devant une somptueuse grille fermée. Précisions que ce beau spécimen se trouve derrière une maison et condamne l'accès à rien du tout. Derrière il n'y a ni porte, ni fenêtre, ni rien. Trop fort ces anglais. Puis je prends en photo un Gas glamour à côté d'une boite au lettres, Vand et Gas se roulent une pelle et j'achète des conneries pour touristes. Je visite aussi un supermarché à la recherche de canettes de Coca que je n'ai pas les moyens d'acheter. On s'éclate. Ensuite on quitte Piccadilly parce que Vand est trop fatigué pour aller à Camden et qu'il a déjà peur de rater l'avion.

Pile ce jour là, la station de métro où on doit descendre est fermée, on se fait donc deux trois aller retour de rame avant de trouver une autre solution. On se prend en photo devant le métro. Ensuite on ne trouve pas le train qui va à l'aéroport. Pile ce jour là le terminus est repoussé et l'aéroport n'apparait pas sur l'écran, ce qui nous vaudra dans le désordre : de grosses angoisses, un dialogue plein de compréhension avec un guichetier, des informations contradictoires et l'aide précieuse d'une jeune française alors qu'on enchainaient conneries sur conneries dans le train. Tant bien que mal on arrive à destination, non sans avoir pris quelques dizaine de photos bien débiles avec un Vand enfin de retour.

A l'aéroport le métalleux stresse et file à l'embarquement directement. Avec Gas on veut continuer à visiter et on part à la recherche d'un Starbucks. Figurez vous, chers lecteurs, que notre fantasme c'était le grand gobelet en carton comme dans les séries américaines. Or, le matin, en commandant un expresso déjà hors de prix, on avait juste eu un tout petit truc moisi. Alors pas moyen de quitter l'Angleterre sans avoir bu un bon café dans un grand gobelet en carton. Finalement on trouve une autre enseigne et on assouvi notre grand rêve. On glande encore un moment, sirotant notre café brulant avant de se rendre compte que « bon peut être faudrait qu'on se bouge là ». Ca y est on flippe. On se brule simultanément la langue, on pleure en jetant nos gobelets encore bien remplis et on trace à la fouille, déjà bien à la bourre. Horreur et damnation. Derrière c'est immense. On court dans tout les sens à la recherche de notre avion. Porte 54. On s’élance. On court partout, des fois au même endroit et on finit par trouver le bon chemin. Je hurle cinquante fois « 54 » à Gas que je fini par perdre à une intersection. Je le rameute en beuglant « putain 54 ! » pendant qu'il détalait vers la porte 45.

On arrive essoufflés mais digne et pile à l'heure. Débute alors notre folle frénésie de photos. On prend tout et n'importe quoi. Pendant que Fred et Vand roupillent, on traque l'hôtesse, on se met des M&M's dans le nez, du citron dans la bouche, on boit de la vodka, Gas a envie de vomir, on boit du Coca Light, j'ai envie de vomir, on boit un verre de M&M's, je rencontre Nicole Kidman, on fait une photo reportage sur l'ouverture de la tablette (ici), on nourris un poster, j’écrit une carte enflammée à ma dulcinée et on fait plein d'autres choses passionnantes qui empêche de dormir les gens aux alentours. On est content.

Arrivés à Marignane vers 22h, on fait le trajet uniquement en parlant anglais et on file finir la soirée au Cosmic Up.

London's Burning !

Zhou & Vand


Photos :
Fred (concert), Gas et Zhou (le reste).

 






 

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