Dimanche 3 Juin 2007 - 21h - Embobineuse - Marseille

Strings of Consciousness - Oxbow

 

Ah le concert du dimanche soir à l'Embobineuse, la recette idéale pour dépenser l'énergie d'un jour de farniente. A priori pas mal de monde attiré par l'affiche, il faut dire qu'Oxbow jouit d'une réputation à la fois sulfureuse et flatteuse. D'ailleurs tou(te)s ceux qui l'ont vu en 2002 au Poste à Galène sont là, sauf une pognée qui avaient été terrifiés...

Strings of Consciousness ouvre la soirée. Sur scène, Philippe Petit s'affère sur une platine. Il accompagne le son lancinant et saturé de la contrebasse de Pierre Fénichel. Répétitive, obsédante, on s'enferme dans une boucle musicale. Un troisième musicien, Perceval Bellone, entre, il branche et tripote un instrument bizarre, une espèce de clarinette cubiste et métalique dont il sort des sons électriques qui rapellent les connexions des modems 56k... On songe à God speed you black Emperor et leur univers obssessionel. A la fin de ce premier morceau, deux guitaristes, Hervé Vincenti et Karim Tobbi entrent en scène et le joueur du modem le remplacent par un saxophone. A partir de là, les ambiances vont se diversifier et la filiation godspeedienne se fait moins évidente. A priori, il partent d'une base lancée par les machines de Philippe Petit pour y ajouter des touches, souvent en impro. Entre son industrilel et free jazz, j'entre dans la musique, contrairement à une bonne partie de la salle qui se rapatrie vers le bars. Au début j'ai eu peur d'assister à un set d'autistes, où chacun joue dans son coin. Mais on aurait tort de voir ici seulement le côté experimental, les mélodies sont présentes, donnant une base hypnotique sur laquelle des sons obsédants se greffent. Parfois un beat se fait dansant même si sur la majeure partie du set, les corps sont pris dans un mouvement de transe hypnotique. Sur certains moment je pense à Nine Inch Nails, d'autres à James Chance et encore à God speed you.
J'ai donc plutôt accroché. A revoir avec de meilleure conditions de sons pour profiter de la richesse des morceau qui ressort de leur myspace (et incessament sous peu du disque).

Après une pause, le "monstre" Oxbow entre en scène... "Monstre" car le qualificatif que l'on retrouve souvent accolé à Oxbow, c'est "terrifiant"... Et il faut dire que leur frontman au chant, Eugene Robinson mérite le qualificatif. Colosse black, il entre cheveux gelifié sur le côté, costume de ville, scotch noir sur les oreilles. Un regard ailleurs, soit shooté, soit possédé, soit les deux. Il n'y a pas à dire ce mec est habité. C'est pas un simulacre mansonien. Il bave, éructe, se fout progressivement en slibard (putains de tatouages soit dit en passant), se prend la bite à la main. Il gémit, hurle, semble prier un dieu aux abonnés absents. Bon, je vous avoue que cela ne m'a guère touché, limite fait chier, mais on ne peut lui lever la sincérité, la réelle folie qui semble l'habiter. D'ailleurs la salle est fascinée.

Par contre, la musique me fout une claque. Un noisy obsessionnel, parfois hardcore, aussi furieux que son chanteur mais sans le cinoche. Elle va à l'essentiel, aux tripes. Musique plombée, obsedante mais parfois aussi des plages calmes, distillées avec parcimonie. Le calme avant le retour d'une urgence rageuse. Jamais facile, toujours viscérale. Je sors de là léssivé, épuisé.

Live report paru initialement sur Live in Marseille.

Mystic Punk Pinguin


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