Mardi 28 Juillet 2009 - 21h - Arènes de Nimes - Nimes

Alec Empire - Nine Inch Nails

 

Deuxième visite aux Arènes cet été, après la gifle des rois Metallica ! Passons sous silence ma profonde déception de n’avoir réussi à voir The Prodigy, dont les échos font état d’un concert digne de celui de Rammstein voici quelques années ! Arrivés à 18h (en compagnie des sieurs Philippe et Pirlouiiiit, ainsi que ma blonde), on prend notre temps pour bouffer un morceau, récupérer les accred’ et tenter de revendre une place que j’avais en trop… Au bout de 20 minutes, voyant tous les crevards qui tentaient de me la reprendre à 10€, je décide de la garder, pour finalement la donner à un keupon étranger devant l’entrée… D.I.Y., and fuck the sellouts !

Arènes by Pirlouiiiit

Constat amer, les Arènes sont à moitié vides lorsque le fougueux Alec Empire attaque son set ! Je suis quand même interloqué, sachant que Reznor et sa clique font habituellement Sold Out n’importe où… Constat d’autant plus troublant que les Arènes sont LE lieu où il faut voir ses groupes préférés ! Qu’importe, le sieur Alec ne s’en fait pas plus que ça, et ni le soleil encore bien présent ni la faible affluence ne vont altérer sa performance…

Un vrai plaisir pour moi de voir enfin ce caïd de la scène alterno, lui qui braillait dans le combo démoniaque des Atari Teenage Riot voici un bon moment ! Mes années lycée remontent vitesse grand V, le gonze et son accolyte (une jolie asiat’ totalement impassible, cultivant l’attitude de la diva, planquée derrière ses Ray-Ban, son rouge à lèvre explosif et son chignon impeccable) vont piocher ça et là dans l’Electro-Dark, l’Indus, le Jungle, le tout agrémenté à merveille par sa voix tantôt plaintive, tantôt vociférée, et par un jeu de guitare à la fois simple et efficace (j’aurais juste aimé entendre davantage la gratte, elle m’a semblé trop effacée) !

Alec Empire by Pirlouiiiit

Lorsque je ré-entends I’m addicted to you, morceau ayant martelé mes tympans il y a 7 / 8 ans de ça, je me surprends à danser et à chanter les paroles, avec une banane immense en travers de la figure ! Malheureusement je n’aurai pas droit à The Path of Destruction, qui je pense m’aurait fait péter les plombs…

Au niveau de la set list, un bon équilibre entre morceaux ambiants et titres plus incisifs, avec des beats que ne renieraient pas les aficionados de Rave Parties les plus Hardcore… Le gars est accessible, ses éternels I CAN HEAR YOU ne mollissent pas, il vient se foutre debout sur la barrière de la fosse, soutenu par le public, il a vu d’entrée que ça ne serait pas un public acquis à sa cause, et s’est du coup mis en quatre pour convaincre qu’il avait bien sa place en première partie du monstre sacré NIN. Pour ma part, le contrat est tout à fait respecté, je suis dans des conditions optimales pour voir l’ami Trent.

Alec Empire by Pirlouiiiit

Il fait presque nuit lorsque Nine Ninch Nails débarque, Trent, toujours aussi body-buildé (je le préférais drogué, au moins sa voix allait avec son physique d’avorton junkie !) est souriant, tee-shirt blanc et jean délavé, 0 fioritures ! Il en est de même pour la scène : rien d’autre que les instruments, pas un décor, nada ! Personnellement le style dépouillé me convient tout à fait, il s’accordera d’ailleurs à l’ambiance du concert : sobre, et très axé gros Rock !

NIN by Pirlouiiiit

Avant d’aborder la musique, notons plusieurs paramètres importants : les Arènes sont largement mieux remplies, ça sent vraiment pas le Sold Out, mais un rapide coup d’œil permet de constater qu’il n’y a pas un endroit qui fasse désert, bon point. Les musiciens sont pour moi de parfaits inconnus, mais comme toujours dans un show de NIN, ils envoient tous sacrément la guerre ! À commencer par le batteur, qui tape comme un sourd, des bras tentaculaires, il y a des passages entiers où je vais être totalement hypnotisé par son jeu ! Ce gars-là transpire le Rock’n’Roll de tous ses pores, même lorsqu’il quitte les fûts pour quelques passages au piano ! Le bassiste, le plus sobre d’entre tous, tient bien la baraque, ne remue pas des masses même si on le sent bien investi dans les morceaux : les p’tits déhanchements discrets, la tête qui remue, bref, le gars qui prend son plaisir en toute simplicité. À noter également un passage super plaisant à la contrebasse, lors de l’enchaînement tiré de The Fragile (rah lovely…). À la guitare, un punk armé de menues dreadlocks, un poil plus démonstratif que son partenaire à quatre cordes, qui se permet quelques menus soli tout ce qu’il y a d’agréable durant le show, qui va également briller sur la guitare folk sur plusieurs morceaux, et même au piano ! Enfin l’ami Trent et sa guitare, son piano, sa table de mixage… On peut reprocher des tas de choses à ce gars-là, mais question musique, il est quand même sacrément incroyable / complet / doué…

NIN by Pirlouiiiit

Qu’en est-il de la set list ? Ma foi du très bon, un passage en revue de tous les albums, Pretty Hate Machine avec Head Like a Hole et Sin (wouhooooou !!), The Downward Spiral avec Mr Self Destruct, Piggy ou encore March of the Pigs et Hurt, Broken avec Wish, The Fragile avec l’enchaînement sublime The Frail / The Wretched (ils auraient fait l’enchaînement de The day the world went away jusqu’à We’re in this together now, j’aurais dû brûler mon caleçon en rentrant…), With Teeth avec The hand that feeds, etc… J’ai oublié pas mal de titres, que ça soit des anciens albums, vu que je n’ai rien noté, ou des nouveaux, que je ne maîtrise pas trop, le puriste saura m’excuser / me compléter !

NIN by Pirlouiiiit

Les passages ambiants m’ont toutefois semblé un peu longuets par moments, je décrochais ponctuellement, contraste trop important avec le gros son Rock présent le reste du concert, qui lui, tenait la foule à température !

Je crois que la partie avant-rappel se clôt sur Head like a Hole, où j’aurai l’agréable surprise en tournant la tête de voir un quinquagénaire hurler les paroles, en folie, avec son fils âgé d’une grosse dizaine d’années sauter et s’éclater, image émouvante, la relève est là ! D’ailleurs il est bon de le préciser, le public était de tous genres, NIN brasse large aussi bien dans les styles que dans les tranches d’âge ! Trent, après avoir expédié un pied de micro au début du set au fond de la scène, avoir renversé sa console au pied de la scène, seulement à la fin du deuxième morceau, va apprendre à voler à sa guitare, laquelle je pense s’est ramassée en une bonne dizaine de morceaux derrière la scène, vu la spontanéité avec laquelle il l’a faite décoller. Punk-Rock.

NIN by Pirlouiiiit

Le rappel sera la tâche d’encre sur un tableau de grosse facture : un petit Hurt et puis s’en vont… Le minimum syndical fait quand même très pauvre, et l’on aurait apprécié au minimum un Closer ou un Starfuckers, pour clore une soirée jusqu’alors vraiment délectable.

Arènes by Pirlouiiiit

Sortis de ce couac de fin, on retournera à la voiture avec un sentiment néanmoins positif, le style épuré convient tout à fait au groupe, Reznor est définitivement un cador dans tout ce qu’il entreprend. Nothing can stop him now, ‘cause he don’t care, anymore…

Vand


Photos :
Pirlouiiiit (+)


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