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Dimanche 19 Avril 2009 - 20h - Le Garage - Marseille

Straighten Things Out - Far From Finished - Millencolin

 

Ce soir c’est grand soir. Dix ans que Millencolin n’a pas foulé le sol phocéen, date unique en France et tout le toutim. Du coup la queue est de sortie sur le parking du Garage. Grand soir je vous dis.

Si je n’ai pas eu de surprise en constatant que la salle était bien remplie (je dirais facile plus de 200 personnes), j’ignorais en revanche que Millencolin était le principal concurrent des compatriotes IKEA. Le stand des skateurs d’Orebrö propose en effet un panel que l’on étiquetterait volontiers de « tout pour la maison » : sac de sport, t-shirt, sweat, veste, casque pour iPod, sac en tissu, pince à billets, jogging, stickers, ceinture, bandana, … Mais pas de disques. Faut pas déconner hein.

Dans un précédent report le Vand a dis ce qu’il pensait de Straighten Things Out. Je cautionne et approuve totalement son message. J’en fais de même sur sa volonté de se consacrer désormais à une étude de leur son. Alors hop. Du mélodique ! Hardcore mélodique pourrait on dire même si l’étiquette « hardcore » dans le hardcore mélo m’a toujours gênée. Ce que Straighten Things Out fait, il le fait bien. Pas de doute. Dommage, pour moi le mélo est mort à la fin des années 90.

Les Far From Finished font eux du punk irlandais comme des rockeurs. Du coup on a le cul entre deux chaises. On a envi de lever son verre, de chanter en chœurs, de s’énerver, mais ca sonne pop, c’est pas assez violent, n’est pas Dropkick Murphys qui veut. Passé la bonne surprise des premiers titres je suis un peu déçu. L’avis semble d’ailleurs général. Le groupe accapare pourtant la scène avec vigueur, mais il manque un truc, le brin de folie j’imagine. Les bostoniens ont tout de même chauffé la salle à blanc. Devant la scène ça pogote à fond et quelques slams partent en guise d’échauffement. Marseille est prêt pour le retour du quatuor suédois.

Le set de Millencolin peut se diviser en deux phases distinctes : new school et old school. Dans la première on s’emmerde quand même un peu. Dans la seconde on dégaine le skateboard et on lâche une larme, les standards sont de sortis.

Première étape, le sang neuf, le rachat, la volonté de quitter les influences ska pour foncer vers du punk rock qui s’affranchirait presque du mot « punk » pour ne garder que le rock. De Pennybridge à Machine 15 donc. C’est plus mature mais c’est aussi beaucoup plus standard. On remue la tête mais on n’est pas très content.

Le groupe a un bon feeling avec le public, il communique pas mal et offre une présence énergique pendant les morceaux. Jump, mouvements et balades jusqu’au stand rythment un set offert sans retenu. Un peu con qu’ils sortent les mêmes blagues « françaises » que quand je les ai vus il y a 5 ans (« Je m’appelle fromage », « Platini, Giresse, Stopyra »).

Deuxième étape, match retour, on sort du placard la machine à tubes. Tiny Tunes à For Monkeys. C’est plus pareil. Le tempo de certains morceaux est un peu ralenti, d’autres sont parfois massacré mais on est super content. Lozin’ Must, Bullion, Olympic ou une Mr. Clean clamée avec vigueur par une frange « hardcore » du public (pas de noms) qui craquera un câble sur les premiers accords.

Pour peu on aimerait qu’ils les jouent toutes, les Da Strike, Chiquita Chaser, Move your car, Monkey Boogie, … Mais bon ça c’était il y a 13 ans au Sous Marin. A cette époque là on était en plein dedans ! NOFX, Offspring, Green Day, Rancid, Pennywise et compagnie.

Notons que le son du Garage n’est quand même pas extraordinaire… Enfin tout dépend surtout de l’axe dans lequel on se place.

Si les kids sont de sortis c’est la vieille garde qui fait carnage. Notre belle génération des 25-30 ans revit avidement ses émois d’adolescence et, Heineken aidant, se laisse aller à une douce hystérie. Mention spéciale à notre cher James qui a émerveillé son monde avec ses pas de danse chaloupés.

Pour être franc, Millencolin ne serait pas un de mes groupes cultes de jeunesse, je trouverais ça quand même un peu naze. Certes pas fondamentalement mélo pour m’horripilé mais quand même… Ce qui les sauve aujourd’hui c’est d’avoir composer des albums imparables à leurs débuts.

Globalement c’était quand même mieux qu’il y a 5 ans, une « petite » salle chaleureuse leur conviens mieux qu’un grand festival un peu froid.

Concluons sur les énièmes louanges à Chavana. The Unseen, No Use For A Name, Voodoo Glow Skulls, Only Crime, Agent Orange, The Real McKenzies, Millencolin et bien d’autres derrière nous. Quelques jolies surprises en préparations. Je rêve où Chavana ramène le punk 90’s à Marseille ?!

Zhou


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