Jeudi 1er Decembre 2005 - 20h30 - Chapiteau Dock des Suds

No Bluff Sound - Louise Attaque

 

Ah ptain je me souviens quand j'étais au lycée, on avait la K7 audio du premier album qui circulait dans tout le bahut bien avant le grand et retentissant buzz populaire du groupe. Car l'une des spécificité du groupe, avant d'être les chou-chou des medias c'est bien sur d'avoir connus un succés populaire issu du bouche à oreille.

Louise Attaque, ce seul nom a suffit à attirer énormément de monde sous le chapiteau des Dock des Suds à l’occasion de leur retour. Une effervescence issue de l’indéniable talent du groupe sur disque mais aussi probablement du sentiment d’urgence qu’a fait naître leur séparation. Tout les gens qui comme moi les avaient rater jusqu'à présent ou pester de ne plus pouvoir les voir se sont bien sur ruer sur ce concert, l’occasion étant trop belle pour la laisser passer, des fois qu’ils leur prennent encore des envies de pause …

Photo by Pirlouiiiit
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Ils n’avaient pas pour autant chomés pendant leur séparation, il est d’ailleurs amusant de se rappeler que Tarmac (alors accompagner de Luke tout de même) n’avait pas réussi à remplir le Moulin voila presque deux ans … Mais ce soir c’est Louise et c’est autre chose. C’est ce que je constate après avoir récupérer Pirlouiiiit (de Live in Marseille) en voyant la très longue file d’attente qui c’est constitué presque naturellement (comprendre incroyablement poliment et sans barrière) devant les Dock. Ce soir ça joue à guichet fermé et le monde a répondu présent dans un chapiteau archi-bondé et tout acquis à la cause du quatuor parisien.

Photo by Pirlouiiiit
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Cette tournée représente bien sur un truc un peu "exceptionnel" puisque le groupe viens tout juste de se reformer et de sortir un nouvel album (le très ambiant et poétique 'A plus tard crocodile'), après presque quatre années de séparation où le groupe s’était scindé en deux entités, Tarmac d’un côté (qui poursuivait la voie mélancolique et sombre de 'Comme on a dit') avec Gaétan Roussel (Chant-Guitare) et Arnaud Samuel (Violon et co); Ali Dragon de l’autre avec la rythmique composé de Robin Feix (Basse) et Alexandre Margraff (Batterie).

La première partie est assuré par No Bluff Sound, groupe melting pot que l’on pourrait qualifié, en généralisant, de musique du monde mixant afro rap, hip hop, électro, reggae, funk et compagnie. Ils sont nombreux sur scène (8 me semble t’il) et je ne pourrais pas vous dire grand-chose dessus vu que c’est pas du tout mon style. J’aurais préféré un groupe rock mais l’initiative d’une variation des styles via un groupe à la musique dansante et festive reste louable. En attendant j’en ai profité pour faire le tour du propriétaire et manger un bout. L’occasion de revenir (pour la première fois pour moi) sur les ruines des anciens Dock aujourd’hui emménagé en un immense chapiteau qui donne des airs de festival en plein air aux concerts. Dehors ont d’ailleurs été aménagé des baraques avec sandwich et crêpes pour conserver un peu l’esprit Dock des Suds, sympathique agencement. Tout l’inverse de la sécurité, pas vraiment agréable, qui m'aura fouillé à l'entrée avec encore plus de vigueur qu'en déplacement footbalistique (d'aprés Pirlouiiiit ça venait du bonnet).

Photo by Pirlouiiiit
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La salle est pleine à craqué et le public commence à manifester son impatience quand le groupe débarque (assez rapidement c’est appréciable) sur scène et attaque direct avec See you later alligator, magnifique morceau du dernier album. La foule polie jusque la explose dés le deuxième et mythique Amours. Il est d’ailleurs amusant de constater la réaction du public aux morceaux. Ceux du premier album, les plus énergiques (et connus) enflamment la salle et sont repris en cœur ; ceux du deuxième, très mélancolique les font remuer tranquillement ; alors que les morceaux du dernier album très ambiant et peut être trop récent peine à vraiment accrocher les gens.

Photo by Pirlouiiiit
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Les titres s’enchaînent, essentiellement issu du dernier disque (La traversé du désert; Oui, Non; Si l’on marchait jusqu'à demain accompagné d’un grand sourire de Gaétan au moment de dire « Marseille, hum en fait j’en sais rien ») et savamment entrecoupés de morceaux des premiers pour enflammer et contenter la salle (La plume; Les nuits parisiennes). Le groupe nous accorde une petite pause calme avec les deux morceaux beaucoup plus mélancoliques que sont l’émouvante Tu dis rien (un des rares morceau qui arrive à m’arracher une larmette) et Arrache-moi. Le calme avant la tempête provoqué par L’intranquilité et surtout la très speedé Savoir, qui sera l’occasion pour le groupe de s’amuser un peu avec le public et de sortir le discours classique des rivalités entre villes, qui certes un peu démago et facile n’en demeurent pas moins efficace et fait toujours sourire quand il est bien fait. Ce type de public très éclectique, allant du jeune à une majorité d’adultes, en est généralement friand. Ca aura au moins eu le mérite de faire lever les gens assis dans les gradins. Nouveau passage plus calme (Manhattan; Toute cette histoire; Sean Penn, Mitchum) avant la déferlante finale provoqué par les archi tubesques J’t’emmène au vent et Léa, reprises en cœur par tout le public (comme la plupart des vieux morceaux d’ailleurs). Ces deux morceaux sont d’ailleurs l’occasion de voir le groupe s’amuser une fois de plus avec le public en le titillant, lançant les premiers accords ou paroles puis stoppant, l’air de rien, histoire de faire monter la sauce. Les intros traînent en longueur, le public salive et l’effet marche à fond bien aidé par des lumières excellentes à l’image du début de J’t’emmène au vent, avec un jeu d’éclairage entre le bassiste et le violoniste qui se répondaient via leurs instruments.

Photo by Pirlouiiiit
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C’est déjà l’heure de se quittait, le groupe sort de scène avec mille merci (un des rare mot qu’ils ont prononcés entre les morceaux). Les roadies viennent ré-acordés les intrus (vive les stars), le public gronde, bat du pied et les Louise font leur retours pour le rappel attaquer calmement par l’hyper ambiante A l’envers. Suivront cinq autres morceaux alternant les titres des trois album (Est-ce que tu m’aimes encore ?; Pour un oui, pour un non; Ton invitation; Shibuya Station) et conclus en fanfare par la pétaradante La brune.

Photo by Pirlouiiiit
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Le groupe se retire de nouveau, mais le public semble ne pas en avoir fini pour ce soir, ça tombe bien les musiciens non plus. Ils reviennent donc pour le deuxième rappel débuté (et conclus) par Vous avez l’heure entrecoupé de Nos sourires où Gaétan se lâche un peu et s’amuse des paroles. Cette fois c’est bel est bien fini et le public peut sortir conquis et heureux de ce qui aura été une bonne soirée.

Photo by Pirlouiiiit
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Sans être exceptionnel, c’était tout de même un très bon concert. Le son de la salle était bon (miracle), le public réactif et énergique, les Louise bougeaient pas mal sur scène, ont un peu plaisanté (juste ce qu’il faut) et surtout ils n’hésitent pas (ou plus) a asticoter leurs morceaux pour conquérir le public en traînant les intros (surtout des morceaux les plus connus) ou en adaptant les paroles. Ils avaient vraiment l’air heureux d’être la et de s’éclater et ça ça fait vraiment plaisir à voir. Peut être la joie de se retrouver après tant d’année et de rejouer ensemble … Je lisais le matin même une interview dans La Provence où ils disaient qu’avant leur séparation ils se regardaient les pieds et s’ennuyaient sur scène …

Photo by Pirlouiiiit
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Vingt sept morceaux, très majoritairement issu des premier et dernier album (dommage qu’ils aient un peu boudé le magnifique Comme on à dit, et au passage n’ai pas jouer le morceau éponyme, mon préféré d’eux), pas d’inédites, c’est dommage, j’aurais bien aimer entendre leur reprise de Vesoul de Brel, mais un set très fluide avec des morceaux qui s’enchaînaient à la perfection, alternant calme et tempête. Le public s’est bien sur essentiellement enflammé pour ceux du premier album, les plus énergiques et tubesques, d’un côté ça se comprend tant ils dégagent un certain charisme.

Un groupe content d’être la et joueur ; des morceaux toujours aussi efficaces et magnifiques servis par une rythmique efficace, un violon bondissant et la voix sucré et si caractéristique de Gaétan ; titres jouer fidèlement mais avec suffisamment de petits changements pour varié le plaisir ; un public réactif et conquis ; un bon son, bref un bon concert, pas exceptionnel mais vraiment bien. Moi qui suis un grand fan et qui ai du attendre presque sept ans pour les voir en live, je n’ai pas été déçu … Et j'en profite pour remercier une fois de plus Stefan sans qui je n'aurais pas pu voir ce concert car bien sur je ne suis pas hyper réactif pour prendre mes places.

Setlist : See you later alligator ; Amours ; Si c’était hier ; La plume ; Les nuits parisiennes ; La traversée du désert ; Oui, non ; Si l’on marchait jusqu'à demain ; Tu dis rien ; Arrache-moi ; L’intranquilité ; Savoir ; Manhattan ; Toute cette histoire ; Sean Penn, Mitchum ; J’t’emmène au vent ; Depuis toujours ; Léa – A l’envers ; Est-ce que tu m’aimes encore ?; Pour un oui, pour un non ; Ton invitation ; Shibuya Station ; La brune – Vous avez l’heure ; Nos sourires ; Vous avez l’heure.

Zhou


Photos : Pirlouiiiit (Live in Marseille)


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