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Mercredi 7 Novembre 2012 - 21h - La Machine à Coudre - Marseille

La Flingue - BÖkanövsky - Unfun

 

Bon allez, on ne va pas se mentir, un live report d’un concert en plein milieu de la semaine, ça sent fortement la chronique foireuse.

Foireux comme l’idée même qu’un concert marseillais puisse vaincre l’éternelle malédiction du retard usuel. Ah mais, samedi dernier, alors même qu’on montait vaillamment en duo un lave vaisselle sur quatre étages, Olivier Crapoulet, leader des gens cools, m’avait juré mordicus que ça commencerait à l’heure.

Vaine utopie. La malédiction est en marche avec Claire dans le rôle de la grande prêtresse démoniaque maintenant ses ouailles dépravées collées au bar. Le concert devait certes démarrer tambour battant à 21h15, mais quand l’ingé son ne se pointe qu’à 22h passé, que voulez vous…

Avec le Vand on se fera d’ailleurs la réflexion amusée qu’était présent quasiment tout les ingés son historiques de la Machine : Rudy, Marc Blunt, etc.

Donc, le concert a commencé tard, ce qui a bien entendu permis à la Machine à Coudre de se remplir convenablement et à La Flingue de jouer devant un public. Parce que je ne vous dis pas la gueule de l’assistance à 21h15.

La Flingue. Je ne vais peut être pas me lancer dans l’exégèse des biographies de chacun des membres qui composent cet énième super groupe consanguin marseillo-ratakien-relaxien-lollipien.

Pour la forme on peut quand même noter qu’il y a le chanteur de Bleifrei, le bassiste et le batteur des Bully Bugs T Men et le guitariste des Jolis. Soit la combinaison mathématique et savante de [Irritones - 1] + 1 = 4.

Là c’est le moment où un live report est susceptible de partir en sucette. Le point névralgique. Celui où on choisit l’option « la guitare décomplexée et euphorique convoquent la quintessence du son des Briefs » ou l’option « de toute façon ils sont tous chauves et vieux, c’est que des nazis et des skinheads, je préférai les Neurotic Swingers ».

On va évacuer immédiatement les questions courantes : La Flingue a joué genre 7 morceaux mono-parole, pendant genre une dizaine de minutes, il n’y avait pas de scotch mais des lunettes noires et des t-shirts rayés. C’était bien sur foutrement bon, excitant et euphorique et Homo Pogo c’est quand même un putain de morceaux, non ?!

Ceci fait, je peux librement vous faire part d’une réflexion spirituelle que j’ai réussi à élaborer en ne buvant pas trop de bière, mais juste assez pour que de tels trucs germent dans mon esprit.

Ok, on était un soir de semaine, mais ce n’est pas un cas d’espèce. Il y a dix ans, c’était certes mieux avant, mais un tel concert ça aurait surtout été une hystérie collective. Les gens seraient devenus fous et ivres, d’autres (ou les mêmes) auraient courus sur les murs, marchés au plafond, des filles se seraient évanouies, il y aurait des palpations testiculaires et des guibolles en équerres.

Parce que voyez-vous, il y avait les mêmes personnes qu’il y a 10 ans ou 15 ans. J’ai vu des têtes que je n’avais plus vues depuis un bail. Parce qu’ils ne viennent plus trop souvent, ou très certainement parce que je ne viens quasiment plus.

Mais c’est normal que ces personnes ne deviennent plus folles et ivres (enfin ivres si, toujours, faut pas déconner), ne courent plus sur les murs, ne marchent plus au plafond, ne s’évanouissent plus, ne s’entre-palpent plus les bourses et ne mathématisent plus leurs gambettes.

Maintenant on est tous plus ou moins des trentenaires, avec un boulot, des enfants et de la fatigue à revendre. Des mémés quoi. Bon ok, perso je n’ai qu’un chien, mais c’est déjà bien chronophage.

C’est à la jeune génération de venir s’émoustiller pendant que les vieux piliers tiennent le bar et s’égosillent à expliquer combien c’était mieux avant. Mais les jeunes ils ne sont pas là, où, comme la dizaine de frêles jeunes punks débarqués inopinément, ils se terrent au fond de la salle.

Allez les jeunes, soyez fous, soyez punks ou ce que vous voulez, amusez-vous.

Donc La Flingue c’était au top.

Derrière, Bökanövsky ont joué un peu trop fort. Au sens propre du terme. Torturé, extrême, violent et foutrement intense. Peut être un peu trop pour un mercredi soir. Boka est une machine de guerre sombre qui ne fait certainement pas de concessions.

Après, on était bien trop vieux et fatigué pour Unfun. Pour me faire pardonner j’ai tout de même acheté leur dernier Split 45T. Je vais donc vous proposer un live report basé sur les deux morceaux entendus sur ce split. Ca s’appelle un concept novateur de journalisme de branlots.

Moi des canadiens qui font du pop punk ça me fait frissonner d’effroi parce que ça me fait penser à Mute. Heureusement que là on n’en est pas là, avec des mecs qui te plaquent du riff mélodique de branleurs. A la fraise comme dirait le nouveau sosie capillaire de Dylan. McKay hein, pas Bob.

Unfun, c’est comme son nom l’indique, du pop punk qui n’est pas fun. Genre torturé et désespéré qui crie fort mais qui conserve cette touche mélodico-pop derrière la masse de douleur et de souffrance. Parfois c’est limite Hardcore.

Zhou


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