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Vendredi 17 Aout 2007 - 21h - Black Hand Inn - Marseille

Chikungunya - I Want It Now - Paranoï 13 - Zbeb

 

Yeah enfin un putain de concert en cette période de famine sonore ! Je file en solo au Black Hand'Inn où je serai très agréablement surpris par la présence d'un bon nombre de personnes, coreux, métalleux, keupons et skins, la salle est remplie juste ce qu'il faut pour pas saturer, premier bon point !

Le premier groupe, Chikungunya, officie dans du punk braillé, registre « simple et efficace ». Il n'y a pas eu d'émeute particulière, mais le public a répondu présent, et les gars ont toujours eu du monde en face d'eux, ça fait toujours bien plaisir quand on vient d'ailleurs que du 13.

Pour refléter l'écclectisme de la soirée, .. radicalement de « son » pour le deuxième groupe, puisque ce sont les petits garçons d'I Want It Now qui débarquent. Les planches à roulettes et scooters sont restés à l'étage, et ça démarre pour un super set de Happy Hardcore qui va emballer tout le monde dans l'assistance, avec pour preuve des pogos qui brassent tout le monde dans une super ambiance, vraiment pour le coup c'était du régal ! Les titres du maxi à paraître défilent tous, IWIN rend hommage à la discipline en prenant toute sa dimension sur scène, avec les sing-alongs qui s'enchaînent et les alternances de rythmes successivement mélos et « mosheux » ! Perso je continue de penser que pour des gars qui n'ont pas encore des années de pratique derrière eux, les p'tits gars du groupe assurent grave (enfin sauf papy Greg et pépé Gillou qui eux avaient déjà 20ans en 77...) ! Le set s'achève et tout le monde applaudit chaleureusement, ça faisait longtemps que j'avais pas vu autant d'gens d'horizons différents pour un set de HxC (enfin y'avait I.S.P y'a pas si longtemps, mais c'est un cas particulier...).

Pour la suite de la soirée c'est Gillou qui prend le clavier !

Le troisième groupe à fouler la scène ce soir c’est Paranoï 13. Prenons un peu le temps de présenter cette formation pas si jeune qu’on le pense, puisqu’elle n’en est ni à son premier concert ni à son premier nom (anciennement Paranoï, puis ParanoïAK-47) et se compose de cinq musiciens (deux guitaristes, un bassiste, un batteur et un chanteur). J’ai déjà eu l’occasion de les voir jouer plusieurs fois (bé oui c’est ça d’avoir été en cours le bassiste) et donc de voir la manière dont ils ont évolué. Pour en revenir au concert hé bien j’ai été agréablement surpris, non pas que j’étais pessimiste quant à leur prestation mais j’ai été tout simplement enthousiasmé de voir que le groupe avance et joue de mieux en mieux. Il faut préciser aussi que le line up a pas mal évolué, passant d’une guitare à deux, le guitariste d’origine ayant tiré sa révérence et un Hazem qui pousse la gueulante dans le micro depuis peu. Bref Paranoï 13, comme son nom nous le suggère, c’est de la Oï! et en live c’est assez jovial. Les trois dernières fois où je les ai vus, c’est-à-dire à la machine à coudre, sur la préfecture pour la fête de la musique et à ce concert j’ai été impressionné de voir comme le public suit ! Bon il faut dire que la communauté punk et skinhead est en général assez unie ce qui leur fournit un bon apport de public, n’empêche que voir un bon petit pogo rempli de têtes rasées et de créteux ça me rappelle ma « jeunesse » et je trouve ça carrément plus rock’n’roll que des gens qui moshent chacun dans leur coin (distance de sécurité obligatoire pour pas faire mal à son copain qui s’excite en envoyant les bras et les jambes dans tous les sens). Pour vous donner une idée, imaginez le black hand inn rempli, le sol et les mûrs trempés et enfin une tribu de gens rasés franchement imbibés et en sueurs qui rendent hommage à la classe ouvrière en se rentrant les uns dans les autres et vous avez là un concert de Paranoï 13. Pour en venir à l’aspect musical, on sent que le groupe n’est pas encore tout à fait au point, ce qui est probablement en partie dû à l’arrivée d’un nouveau guitariste, et manque un peu de mobilité sur scène mais bon je ne leur en tiendrais pas rigueur surtout quand on voit un public agité comme ça. Pour le reste hé bien c’est de la Oï! avec toutes les sonorités et l’idéologie dignes de ce style donc c’est pas très compliqué : soit on aime soit on n’aime pas ou alors on est comme moi, un nostalgique de l’époque de P38 et on arrive à apprécier le concert même si on accroche plus trop avec la musique… En tout cas Paranoï 13 ça avance et je leur souhaite une bonne continuation !

Vient ensuite le tour de Zbeb. Alors d’après ce que j’ai compris ce groupe a une dizaine d’années derrière lui et c’était donc normal qu’il se soit vu attribuer la tête d’affiche. Personnellement je ne les avais jamais vu mais comme on dit, il faut bien une première fois à tout ! Donc Zbeb, c’est deux guitaristes, un bassiste, une saxophoniste/choriste et un ordinateur portable qui fait office de boîte à rythme (et non pas pour aller sur Myspace !). La salle a mis un peu de temps à se re-remplir suite au changement de groupe et surtout à cause de la fournaise suffocante qu’est le black hand inn mais après quelques ratés du groupe qui a eu un peu de mal à trouver son son, le public a finalement daigné redescendre dans l’antre. Bon y’avait beaucoup moins d’engouement que pour I Want It Now et Paranoï 13, les plus téméraires étant les seuls présents, mais ça n’a pas empêché la bonne ambiance d’être au rendez-vous pour autant ! En effet je crois qu’il n’est pas inutile de dire que Zbeb est un groupe qui mise sur l’aspect festif de la musique pour célébrer la fraternité et la solidarité, aussi on se laisse volontiers trouver des ressemblances avec des groupes comme Ludwig Von 88. Le groupe nous a donc pondu un set pour le moins original, que ce soit au niveau des rythmes entraînants ou encore des sonorités qui allaient du registre ska, en passant par le punk/oï et allant même jusqu’à la balade. Bref moi j’ai bien aimé, malgré un souci d’ampli qui a momentanément amputé le groupe d’un guitariste. La bonne humeur était parmi nous et j’ai trouvé leurs compositions originales sur beaucoup de points (surtout leur balade dont il ne me reste malheureusement déjà plus que de vagues impressions). Enfin, pour clore le set, le public et le groupe ont interprété d’une seule voie des chants partisans a cappella qui ont fait à la fois office de rappel et d’au revoir. Pour finir je dirai que j’ai pas mal apprécié la prestation de ce groupe et j’espère avoir l’occasion de les revoir un de ces quatre sous de meilleurs auspices (genre dans une salle plus aérée…). Sur ce je vous laisse vaquer à vos occupations prolétariennes (ou non) et vous donne rendez-vous pour de nouvelles aventures scéniques !

En bonus exclusif, l'inénarable set list d'I Want It Now (ici) !

Vand & Gillou


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