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Samedi 22 Septembre 2007 - 21h - La Machine à Coudre - Marseille

Lo - EON Megahertz

 

Nous arrivons ce soir à la Machine à Coudre après avoir profité d'une logique victoire de l'Argentine sur la Namibie, en direct de ce bon vieux Stade Vél'. On a donc raté une petite moitié du concert de Lo, mais on ne montera pas sans s'être armé du Picon sur lequel on avait fantasmé tout le match en sirotant la pisse de... la bière sans alcool vendue au stade. Il n'y a pas foule ce soir, sans doute à cause d'un petit souci d'ubiquité du public (soirée avec 4 groupes de rock mancuniens au Cabaret Aléatoire...).

On rejoint donc Lo sur 50 Matches, un grand classique de leur répertoire. Il n'y a sans doute plus grand chose à écrire sur eux qui ne l'ait pas déjà été, tant ils font partie des quelques groupes locaux que LiveinMarseille pousse médiatiquement de toutes ses petites forces depuis sa création. Essayons quand même : après un petite année d'arrêt (pour cause de fabrication d'un bébé 100 % made in Lo), le groupe n'a visiblement rien perdu de son mordant.

Lo by Pirlouiiiit
Lo by Pirlouiiiit

Le couple - pas celui du bébé, celui du micro - est toujours parfaitement complémentaire au chant (mon ami néophyte remarquera surtout la voix bien énervée d'Isa, moi à l'usage j'aime bien aussi celle non moins gouailleuse de Tom), tandis que la guitare affutée de Yann et la batterie font merveille. Le nouveau bassiste (qui n'est plus très nouveau après deux ans, mais je ne les ai pas vus depuis longtemps, on dirait) est parfaitement intégré et envoie le steak comme il faut. Après une balade "contractuelle", on enchaîne divers titres rock méchants, nouveaux pour la plupart (un deuxième album étant dans les tuyaux). Le son est pas mal du tout, fort mais pas assourdissant, c'est à noter dans cette salle !

Isa qui avait pourtant presque tenu tout le concert, finira par craquer et exécuter sa petite danse-aux-souris, un peu à l'étroit tout de même pour s'exprimer, lors d'un Black Kites final et comme toujours, tout à fait énorme ! Voilà un groupe avec lequel on en a pas fini semble-t-il... Il n'y a peut-être pas des quantités de gens, mais au moins contrairement aux soirées punk du lieu, on peut se promener tranquille, sans être trop couvert de sueur, et blaguer avec à peu près tout le monde.

Lo by Pirlouiiiit
Lo by Pirlouiiiit

Ceci pendant que s'installent les azuréens d'Eon Megahertz, dont on a pensé et écrit le plus grand bien de leur premier album M.e.t.e.or. Le groupe débarque en chemises noires assez classe et pattes de rigueur (sauf le batteur, sorte de Hulk miniature - enfin en moins vert quand même).

A la première note de leur concert une première évidence s'impose : c'est beaucoup, beaucoup trop fort ! Heureusement leur Ingé'son ajustera (un peu) au fur et à mesure, titillé il est vrai par nos petites vannes. A la deuxième note, une deuxième évidence se superpose : leur chanteur est énorme. Chantant avec une voix très Elvisienne (et sur un micro reverbé à mort), cet espèce de playboy des supermarchés ne cessera d'enchaîner les danses et les poses langoureuses, de chauffer les filles du public, de faire le pître avec un air lubrique.

Lo by Pirlouiiiit
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En somme il nous rappelle fortement Katerine, en version underground : comme chez lui on voit bien que c'est une attitude et pas un état d'esprit déplacé - d'ailleurs ses petites vannes le montrent aussi. Les Eon Megahertz se revendiquent ainsi comme étant niçois, et par-là même pacoulins (c'est rare pourtant, que ces gens-là fassent le lien, non ? just kidding...). Ils ont aussi le bon goût de ne pas nous reprocher de ne pas être nombreux, et de faire un concert aussi enthousiaste que si l'Iguane et Jack "Preacher" Cavalier en personne étaient dans la salle... Musicalement et vu le niveau sonore, on entendra cependant peu de nuances - le côté stoner ou stoogien de certains titres sont un peu noyés dans un son qui sonne surtout garage...

Cela dit Elvis chantant avec les Cowboys from Outerspace sur Operation Gold in Oran, ça reste très sympa ! Une chanson lente et lancinante me rappelle même Nicolas Cage croonant dans sa veste en lézard dans Sailor et Lula - une référence ultime ! Je n'ai pas identifié beaucoup de chansons, même s'il paraît évident qu'ils ont au moins joué M.e.t.e.or. et The Man from Tijuana. Le crooner Crampsien et ses potes se perdent parfois dans les enchaînements, bordéliques juste ce qu'il faut pour qu'on rigole un peu.

Lo by Pirlouiiiit
Lo by Pirlouiiiit

On descendra quand même recharger nos verres et reprendre un peu d'audition à plusieurs reprises, pendant que le groupe désormais unanimement en nage déchaîne toujours ses rock'n'rolls infernaux. Le déluge sonore se finit, avec un peu de soulagement quand même, après la terrifiante, explosive et excellente Mantra qui conclut l'affaire.

Encore une excellente soirée qui valait très certainement celle, plus hype mais aussi plus flambeuse de Marsatac, festival qu'on rejoindra sans fautes et avec plaisir la semaine prochaine au J4. En attendant, le dernier de la patronne, un godet chez Hassan, et au lit ! Eon Megahertz en live pirate à la Machine à Coudre ? C'est certainement ce que le Diable écoute dans son iPod quand il va au taf...

Live report paru initialement sur Live in Marseille.

Philippe


Photos : Pirlouiiiit


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