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Vendredi 14 Mars 2008 - 21h30 - La Machine à Coudre - Marseille

Nitwits - The Dolipranes - Lo - Laure Chaminas - Lazybones - Le Nain All Stars - Backseat Girls - Les Puceaux - Elektrolux

 

Soirée bien sympathique, paraît-il pour fêter la sortie d'un nouvel opus dans la déjà très vantée collection des éditions Corde Raide. Enfin bon c'est aussi et surtout un prétexte pour une bonne trentaine de musiciens, de venir rigoler sur scène et en backstage en reprenant chacun son tour trois titres punk, avec plus ou moins de travail de préparation / adaptation avant.

On monte dans la fosse à la seconde où terminent les Nitwits (dont on a toujours pensé, et écrit le plus grand bien), on passera donc directement aux Dolipranes, un trio de grands gars minces avec des grands nez, qui jouent très bien de leurs instruments, chantent un tout petit peu moins bien, en tout cas un punk-rock de très bonne facture. Cela dit ils reprennent surtout des titres de stars locales (les Dirty Solex, ça vous parle ? moi non).

En tout cas c'est sympa, un petit côté Hatepinks en plus sérieux ... Parlons-en brièvement des Hatepinks tiens, ça sera fait : ils sont là tous les 4 et ne joueront pas ce soir pour des raisons obscures ou plutôt, qui les regardent - quoi qu'il en soit ils auraient eu une occasion unique de jouer unplugged, dommage.

Ensuite, l'entrée en scène de Lo vire un peu au gag (Xavier le bassiste n'avait pas compris que c'était à eux ensuite - tout comme moi d'ailleurs). Isabelle finit même par lui téléphoner sur scène dans l'espoir de le trouver. Les Lo ont pris l'exercice au sérieux et ont un peu bossé : ils exécutent un Police on My Back avec leur propre son garage-pop-lo-esque, très convaincant, tout comme Teenage Kicks. Pas reconnu la troisième ni même, oh honte alors que je connais que ça, Holidays in the Sun - en fait j'ai bien reconnu le riff et donc le groupe.... et puis mon cerveau a buggé. Enfin bref, Lo c'était très très bien !

Tout comme Chaminas, entendue surtout du bar, que je ne croyais pas être particulièrement punk (j'imaginais à tort une sorte de Pena féminin, si vous voyez) et qui a pourtant un style à la Art Brut : ses reprises chantées / parlées d'Anarchy in the UK ou d'I Wanna Be your Dog (en français dans le texte) assez bien posées et sans distorsions excessives, et une attitude impeccable de son groupe derrière, ont éveillé mon intérêt - à revoir sans fautes pour un concert entier !

Les Lazybones arrivent ensuite pour prouver qu'ils sont toujours les poseurs de service (on dirait presque des ... aixois) et vont jouer ma meilleure sensation de la soirée : Ring of Fire de Johnny Cash (pourtant la chanson la moins punk qui soit - elle est même horriblement cul-bénite, mais comme tout ce qu'a fait l'Homme en Noir, je l'adore). Bref en version punk (peut-être déjà une reprise de quelqu'un d'autre en fait ?), ça déchire ! Plus convenue est la Bamba, boaf... Je ne compte pas Blue Suede Shoes qu'ils ont joués à chaque fois que je les ai vus (feignasses !). Et le titre qui semble les éclater particulièrement : T'as le look coco du tragique Laroche Valmont - si c'est pour se moquer de la chanson française il faudrait penser à inviter un jour Opium du Peuple, qui fait ça très bien aussi ! Enfin bref, ils ont assuré le steak sans forcer leut talent.

Arrive alors Le Nain, formation éphémère et hétéroclite (Paul + Nasser + Axelle + ...Le Nain ?) mais sympa, dont je n'ai vu à peu près qu'une chanson (pour cause de prise d'assaut de la tireuse de bère), Money des Beatles me semble-t-il, très bien jouée ! Au moins, l'occasion d'entendre enfin mon co-disquaire préféré exécuter un ou deux solos crapuleux : Paul(ipop Music Store), également guitariste des Holycurse qu'on a réussi on-ne-sait-comment à rater la semaine dernière avant les vamps trash des Dead Clodettes.

On quittera alors momentanément la salle pour faire prendre l'air à une demoiselle en train d'étouffer un peu... C'est donc de la rue Roque que je chroniquerai rapidement le concert des Backseat Girls : d'ici on croirait du NOFX, pas reconnu les titres dans le brouhaha, et voilà ! Faisez-en des chroniques vous aussi !

Après s'être assuré que la demoiselle puisse rentrer seule, retour dans l'antre pour découvrir un plaisir simple : les Puceaux, duo pétaradant de deux jeunes cons hurleurs, guitariste démoniaque et batteur épileptique, qui reprennent en plus de vieux standards, notamment des Gasolheads. Recroisés le lendemain stoïques dans leurs perfectos, impassibles sous les attaques d'un merdeux avec un pistolet à eau. A défaut de technique, ils ont cette énergie désespérée et très entraînante qu'on ne trouve que dans les duos - Black Keys, White Stripes and co ! Après coup, le chanteur des Gasolheads - qui n'a évidemment rien écouté - en sera tout dépité et flatté à la fois, d'être ainsi déjà repris par la génération montante.

Pour finir, un pur moment de rock'n'roll : les Elektrolux, habituellement excellents, encadrant à grand-peine le chanteur de Crumb qui semble lui extrêmement... fatigué dirons-nous : râlant, jouant faux ou à contre-temps, chantant une phrase sur deux et généralement à côté du micro, vacillant sur ses grandes cannes - Eric et Cédric rattrapent le coup, et le type et sa guitare brinquebalante comme ils peuvent, quand c'est eux qui chantent... mais ça ne sauve pas l'ensemble - on aurait presque dit Pete Doherty et ses Babyshambles ! Le chanteur habituel nous remerciera pour notre indulgence et, en effet, ça méritait presque quelques jets de canettes bien senties tellement (pour une fois) ils ont été mauvais...

Au final une soirée bien agréable, même si le rythme de changement a un côté destabilisant et entraîne des flux et reflux incessants vers le bar, un peu épuisants... Entre les groupes qui avaient réellement potassé leurs classiques et les autres, la prestation globale était quand même de bonne qualité, alors merci à tous... Il n'y a plus qu'à lire ce deuxième livre avec plaisir, et peut-être le chroniquer aussi ?

Le lendemain soir, une bonne partie des mêmes groupes rejoue mais moi, je ne les rechroniquerai pas de suite, faut pas pousser mémé quand même !

Live report paru initialement sur Live in Marseille.

Philippe


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