A peine rentré de quelques jours d’errance je mets à jour le site et découvre que les Lazybones assurent la première partie de Born To Lose le soir même au O’Bundies. Pile ce qu’il me faut pour alléger une semaine que je peux qualifier avec euphémisme d’éprouvante. Le fait que le O’Bundies soit quasiment la salle la plus proche de chez moi donnera le coup de pouce pour vaincre la fatigue et ce foutu thermomètre qui s’obstine à m’annoncer des températures indécentes depuis le levé du jour.
La dernière fois que j’étai venu au O’Bundies un jour inhabituel c’était un dimanche pour voir les Irritones. En arrivant un peu avant 22h j’avais eu l’amer constat qu’ils venaient de terminer leur set. Pas de blague aujourd’hui, on est jeudi, je me pointe donc vers 21h30 avec l’idée de trouver une salle vide vu la rudesse extérieure. Surprise, c’est plein à craquer et le concert s’apprête à commencer.
Pour une fois on apprécie à fond la chaleur du lieu, qui d’ordinaire nous dissuaderai plutôt de se déplacer.
Les Lazybones attaquent devant une salle du bas à demi-remplie et timide. Je ne vais rien vous apprendre de nouveau sur eux. On les a chroniqués plus d’une vingtaine de fois, toujours plein d’enthousiasme, je les ai vu au moins autant de fois et c’est probablement le groupe que j’ai le plus croisé en live. Alors pensez si j’aurai quoi que ce soit d’original à dire.
Mais aller on s’en fout ! Par leur enthousiasme communicatif ils ont vite conquis une salle qui se débridera progressivement et montera en tension pour Born To Lose. Les texans ne s’y tromperont pas en venant gueuler la bière en l’air sur l’hymne Saturday Night Drunkers. Le set en lui-même nous a offert pas mal de nouveaux morceaux qui figureront sur le prochain album du groupe. Des titres souvent plus murs à l’image des performances scéniques du trio, qui si elles sont toujours aussi percutantes et énergiques, ont gagnées en maturité et sobriété.
Born To Lose n’a plu qu’à venir achever tous le monde dans une ambiance explosive comme je n’en avais plus vu depuis bien longtemps, surtout en semaine. Leur Punk Rock est un concentré d’énergie et de puissance qui passe « d’un peu trop classique » sur disque à « jouissif » une fois sur scène. Le O’Bundies bondé a répondu avec un plaisir expressif puisque toute la salle s’est transformé en un bordel géant non stop : pogos à gogo, slams, chœurs généraux, chaque morceau des texans embrasant le lieu dans une ambiance de feu où personne n’a boudé son plaisir, un sourire constant gravé sur les lèvres.
Musicalement Born To Lose c’est justement une machine à embraser les salles dans un registre que n’auraient pas renié Dee Dee Ramone, Social Distortion et Mötörhead. Punk flirtant parfois vers le Hardcore ou le Street, c’est toujours efficace, toujours rapide, débordant d’énergie et plein de chœurs (énormes sur Sweet Misery). La performance des cinq gars d’Austin ne souffre d’aucune critique. Ils ont livrés un set énorme dans une ambiance énorme avec en prime une étonnante reprise du Folsom Prison Blues de Monsieur Cash. Définitivement un putain de bon concert.
Comble de la bonne soirée, le concert fini tôt mais ça c’est une constante du lieu. Une grande félicitation au public présent au O’Bundies qui a transcendé la performance des Born To Lose, c’est tellement souvent le contraire à Marseille qu’il faut le signaler. Après la déjà bonne ambiance de samedi dernier, ça fait vraiment plaisir.
Zhou
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