Mardi 2 Mai 2006 - 21h30 - Poste à Galène - Marseille Sonic Angels - 54 Nude Honeys

Les punkettes japonaises de 54 Nude Honeys débarquent en France et quel plaisir de voir que pour une fois Marseille n'est pas oubliée dans la tournée. Soutenues par Zermati et ses potes plumitifs "rock" parisien (donc par un certain buzz) puis par des passages remarqués à des festivals comme Garorock ou Bourges (avec au passage une apparition sur Canal +), la triplette débarque donc à Marseille en ce beau jour de reprise pour nous changer les idées à grand coup d'hystérie collective. Comme beaucoup, je connaissais le groupe "musicalement" grâce à la compil glanée sur un certains logiciel et j'aimais bien leur garage punk teinté de morceaux limite psychobilly. C'est donc avec impatience que j'attendais de voir ça sur scène, après tout le bien qu'on m'en avait dit.

Une première partie de dernière minute s'est rajoutée en la présence du trio montpelliérain Sonic Angels ... Style rock new-yorkais avec un chant grave (un peu trop caverneux ...). Mouais ... j'ai pas accroché, trop monotone, toujours pareil, ça manquait de magie ou du petit truc qui attire l'attention. Ca manquait de folie aussi, surtout quand on voit les terreurs qui sont passées derrière. Bref, ça n'a pas vraiment marqué les esprits, avis partagé par pas mal de monde.

Une courte pause et débarque enfin les 54 Nude Honeys, trio de japonaises tout de cuir vêtues accompagnées par leur batteur pour le moins efféminé (qui n'a droit qu'a peu d'égard quand on voit le merch ou les disques ...). Une musique épique retentie pour faire monter la sauce et ça démarre dans un torrent de guitare. Du garage punk énervé flirtant vers le psychobilly et le surf, ça joue fort, vite, pas très bien, pas très carré, mais avec une énergie folle qui donne irrémédiablement envie de remuer son corps. Sur le coup on se dit que, certes, elles sont énergiques mais loin de l'image qu'on nous en a donnée.

Grave erreur ! Les 54 Nude Honeys montent en puissance au fur et à mesure du set. Si la guitariste et la bassiste assurent leur show avec classe et rigidité (s'autorisant toutefois quelques excès de speed et des sourires charmeurs), la chanteuse elle, est complètement tarée. Elle vocifère son punk avec hargne et nervosité, gesticule dans tout les sens et s'offrira même un tour de chant en rampant sur le comptoir du bar. Les morceaux eux s'enchaînent avec guère de répit, tous plus forts, plus speeds, plus énergiques les uns que les autres.

Personnellement je me suis régalé, c'est guère carré j'en conviens, mais on s'en fout un peu, la triplette (et leur batteur, le pauvre) dégage une folie communicative et une fraîcheur réjouissante. C'est pas tous les jours qu'on peut voir des groupes de punk japonais dans le coin, et encore moins des japonaises tout de (court) cuir vétues, jouer du punk nerveux et déjanté. Si j'étais journaliste, j'aurais dit que ces 54 Nude Honeys sont un véritable tsunami, mais évitons le mauvais goût, ces japonaises là sont un véritable ouragan (voyez la nuance) qui dévaste tout sur son passage, complètement folles et hystériques mais dans le bon sens des termes. Bref, du cuir, du punk, du charme, de l'énergie, de la folie, un côté Guitar Wolf version féminin, ... en gros, une bonne soirée avec un set relativement court mais intense, ce qui n'est pas plus mal car à la longue le genre peut finir par lasser si le concert s'éternise.

Zhou

Photos : Pirlouiiiit & Philippe (Live in Marseille)

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