Nitwits - Le marécage de la mélancolie

Autoproduction - Fin 2008 - Rock Punk - CD 10 titres

Jolies petites merveilles / Beginator / Double face / Cassandre / Keratectomie / Funny face, pretty face / Latin lover / Sergent Rosco / Wild Cat / The dusk or the dawn


Est-ce présomptueux de qualifier les Nitwits comme LE groupes Rock’n’Roll marseillais ? Il est certain qu’au pied de la lettre, en employant une bonne dose d’intégrisme, ils se verront dépassés par les premiers Cowboys From Outerspace venus.

Mais à quoi servent les conventions sinon à être transgressées ? Alors on fout Le marécage de la mélancolie nitwitisien, et dès le premier titre, on bouge la tête, on retient les riffs qui vous prennent bien fort aux tripes et la voix survoltée du chanteur, on s’assourdit des tapements de fûts et cymbales effrénés, le tout guidé par le fil rouge de la basse. Rock’n’Roll j’ai dit ? Pas que. Grunge aussi, assurément, un peu Stoner aussi, complètement Psyché la plupart du temps. Dans la musique comme pour le reste c’est souvent du mélange qu’on obtient les meilleures choses. Les paroles sont chaotiques, pas sûr d’avoir compris une syllabe, mais je crois bien m’en battre les couilles, tant les hurlements font écho dans ma tête !

Si les jambes sont prises de mouvements convulsifs sur Jolies petites merveille ou la démente Cassandre, on aura également tout à loisir de se déhancher sur des titres aux aspérités plus psychédéliques comme Beginator, et sur la déconcertante Funny face, pretty face, qu’on perçoit comme étant une (très) jolie chanson d’amour, au travers des hurlements, larsens et soli en tous genres… Remarquables ces garçons je vous dis !

Sur Massilia l’on avait déjà chroniqué les démoniaques Latin lover et Sergent Rosco, qu’à cela ne tienne on en rajoute une couche : c’est groovy, furieux, et ça vous donnera diablement envie d’aller les voir sur scène, lors de leurs nombreuses perf’ dans les rades mal famés marseillais ! Mention spéciale à l’intro génialement simple et efficace de Wildcat, qui vous fait hausser la tension juste ce qu’il faut pour savourer ensuite les gros riffs et (encore et toujours) trémousser du popotin, comme le dirait si bien le porteur de bob !

Au final, vous l’aurez compris, les Nitwits ça tabasse. Pas uniquement parce qu’ils sont des putains de musiciens, qui créent et expérimentent plutôt que de s’enfermer dans le carcan du déjà-entendu/déjà-fait un bon million de fois, mais parce qu’en plus de cela, ils parviennent à faire une musique folle, qui touche le néophyte, et lui procure l’envie d’en savoir plus sur ces dizaines d’influences qui semblent investir leur musique, en plus de faire –comme dit précédemment- danser n’importe qui ayant l’esprit un tant soit peu ouvert. Donc oui, au final je confirme, si on peut me contester le fait de leur attribuer le titre, on ne pourra que consentir à dire néanmoins d’eux, qu’ils sont un PUTAIN de groupe de Rock’n’Roll.


Vand
(Mai 2009)


http://www.myspace.com/nitwits13

 

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